Démarrage positif

Comme annoncé, l’IDEE Collège a ouvert ses portes le 3 septembre dernier.

Le premier cours de SVT s’est passé dans les chemins de la campagne qui entoure l’établissement.

Au programme ; récolte de différents feuillages et graines, observation de fleurs et autres insectes à la loupe.

Horreur ! Nous apprenons que la fleur de pissenlit n’est pas une fleur ! Comment cela ? Chacun sait qu’un pissenlit fleurit et couvre les prés de belles têtes jaunes ! Oui, mais chacune de ces têtes jaunes n’est pas une fleur…c’est un bouquet de fleurs !

En effet, chez tous les membres de la famille des Astéracées (anciennement appelées les Composées), ce que chacun d’entre nous appelle la « fleur » est en fait un capitule. Le capitule est un réceptacle floral (une sorte de petit plateau bombé) sur lequel sont insérées, très serrées, un grand nombre de toutes petites fleurs sans pédoncule, des fleurons. Le pissenlit est une inflorescence.

Chaque petite fleur comporte un petit tube jaune s’élargissant en une languette : les cinq pétales jaunes de la fleur sont soudés pour former le tube et trois d’entre eux se prolongent en une sorte de languette terminale, la ligule. Les fleurs composant le capitule du pissenlit sont donc appelées fleurs ligulées. Emergeant du tube du fleuron, on devine les cinq étamines (organes mâles de la fleur), elles aussi soudées entre elles, pour former une sorte de massue. Une sorte de langue de serpent bifide est aussi visible, au sommet des étamines soudées : c’est le stigmate, prolongement de l’ovaire, organe femelle de la fleur. Le stigmate sert d’aire d’atterrissage au pollen.

Pour aller plus loin, si vous observez un pissenlit après floraison, vous le reconnaissez à sa tête ébouriffée de petites aigrettes blanchâtres : on souffle dessus et tout s’envole ! Observez les petits parachutes de plus près : chacun d’eux est formé d’un fruit sec minuscule couvert de petits ergots (un akène), provenant de l’ovaire transformé après fécondation. L’akène est surmonté d’une aigrette légère, servant de voile (le pappus) et permettant la disséminationdu fruit par le vent. Il y a autant de fruits à aigrette qu’il y avait de fleurs fertiles sur le capitule.

Pour terminer, peut-on voir le capitule comme un avantage pour la plante ?

– le capitule est grand et donc visible de loin : la réunion de toutes ces petites fleurs minuscules donne naissance à une grosse « fleur ». L’union fait la force !

– le capitule est facile d’accès : le capitule offre une large surface et une belle piste d’atterrissage pour l’insecte butineur qui s’y pose facilement et se charge involontairement des grains de pollen fabriqués par les étamines des fleurons.

Le pissenlit (Taraxacum officinale, famille des Astéracées) cache donc plus d’une fleur dans son sac!

(http://www.desfleursanotreporte.com/pages/le_pissenlit_nest_pas_une_fleur_-4715979.htlm)

Sur une ombelle de Berce (Heracleum sphondylium), nous croisons une punaise arlequin.

Punaise Arlequin ou Graphosome italien ou Scutellère rayée ou Pentatome rayé.
Nom de code : Graphosoma italicum / Hémiptère – Hétéroptère – Pentatomidé.

Toute la face dorsale de cette espèce est rayée de bandes longitudinales rouges et noires, tandis que les bords latéraux de l’abdomen sont tachetés de rouge et de noir ; cette forme de coloration est dite aposématique. Ceci combiné à un goût repoussant leur évite la prédation par les oiseaux.

C’est un insecte des zones chaudes et ensoleillées d’Europe fréquent, parfois en grand nombre, sur les ombelles d’Apiacées. Son habitat naturel sont les friches, les terrains vagues, les pelouses sèches, le talus des routes, les haies vives et les jardins qui offrent des carottes sauvages, des fenouils, des angéliques, des chardons bleus ou des panais dont elle suce la sève avec son rostre.

A l’état larvaire 5 (dernière étape de croissance avant le stade final), le « graphisme » définitif de la Punaise Arlequin n’est pas encore complètement en place. Mais comme les adultes, les Graphosoma italicum juvéniles sont dotées de glandes odoriférantes, situées uniquement sur l’arrière de leur bouclier dorsal (elles se développeront ensuite sur l’ensemble de leur corps).

(http://entomophotopassion.com/article-punaise-arlequin-119430781.html)

Mais qu’est la grande berce ? La grande berce ou patte d’ours (Heracleum sphondyllium), est cette grande et robuste plante à ombelles de nos prairies. C’est une plante bisannuelle à vivace, appartenant à la grande famille des Apiacées. La berce commune est indigène en France, assez commune partout sauf sur la côte méditerranéenne, et distribuée plus largement en Europe et Asie. Elle se rencontre aux abords des forêts, sur le bord des chemins ou des fossés, dans les terrains ouverts et non cultivés. C’est une plante utile qui a sa place dans la flore sauvage ou dans un jardin, contrairement à la berce du Caucase qui est invasive.

Description de la berce spondyle

Heracleum sphondylium est une plante vivace, haute de 70 à 150 cm, au cycle bisannuel :

  • rosette de feuilles la première année
  • accumulation de réserves dans une racine épaisse
  • énorme tige florale l’année suivante. Elle peut cependant survivre éventuellement ensuite grâce à quelques rejets.

 

Ses feuilles basales sont amples, de l’ordre de 50 cm, pétiolées et au limbe divisé en 3 à 7 folioles de forme variable, souvent lobés. Ces feuilles pubescentes sont vert sombre au-dessus et blanchâtre au revers. Elle dégage une odeur forte au froissement. Les feuilles caulinaires ont un pétiole beaucoup plus court, inséré dans une gaine ventrue.

La tige est robuste, très cannelée et creuse. Elle est couverte de poils raides. Elle se ramifie pour produire de multiples ombelles de fleurs de juin à octobre. Chaque ombelle dispose de 15 à 40 rayons. Les fleurs sont blanches ou rosées, parfois j’aunes, et de forme irrégulière. Celles du contour ont de plus longs pétales dirigés vers l’extérieur. Elles sont fécondées par les insectes.

Les graines sont aplaties et ailées, elles murissent environ 1 à 2 mois après la floraison.

Toxicité : photo-réactive ou non ?

La berce commune existe sous de nombreuses sous-espèces, celles présentes en France ne sont pas toxiques tandis que les sous-espèces transylvanicum, pyrenaicum, montanum, orsinii et alpinum sont photo-toxiques, comme la berce du Caucase ; la sève en contact avec la peau provoque des brûlures sous les rayons du soleil.

Quelles sont les conditions de vie de la berce spondyle ?

Heracleum sphondylium croît dans un sol de ph neutre à basique, riche en matière organique et qui reste frais mais sans être gorgé d’eau. La berce commune supporte le plein soleil, la mi-ombre et même une ombre lumineuse.

Dans un terrain non cultivé, la berce commune est indicatrice de sol riche et frais et au ph proche de neutre, qui ne se dessèche pas.

Usage et intérêt de la berce commune ?

La berce commune accompagne les Européens depuis des siècles, plus ou moins cultivée, récoltée pour ses qualités médicinales et nourricières. Elle porte donc de nombreux noms communs : patte d’ours, panais sauvage, fausse acanthe, herbe du diable, corne de chèvre…

Plante médicinale : La berce commune en tisane a un effet calmant sur le système digestif et la menstruation (antispasmodique). Elle est également émolliente.

Plante comestible : tout peut être consommé chez la berce spondyle. Les jeunes pousses de printemps se mangent comme des asperges. La plante est d’ailleurs très riche en vitamines C au printemps. Les pétioles des jeunes feuilles se mangent crus ou cuits. La racine, au gout assez fort, se cuisine (on en fait potage russe traditionnel) ou sert d’aromate. Les graines sont aromatiques.

Plante ornementale. : Sa silhouette robuste peut être utilisée pour donner du volume dans un massif. De plus, ses inflorescences sont vraiment délicates. Elle n’est pas particulièrement envahissante et si besoin, il suffit d’enlever les graines pour empêcher le semis spontané.

Plante favorable à la biodiversitéHeracleum sphondylium est très attractives pour les insectes , elle est de plus mellifère.

(https://www.aujardin.info/plantes/heracleum-sphondylium.php)

En rentrant, les différentes graines et plantes sont triées et mises à sécher.

La semaine suivante, les graines de berce étant bien sèches, les élèves les ont concassées et ont pu sentir l’odeur de clémentine qu’elles dégagent une fois écrasées.

Il n’en fallu pas moins pour qu’ils fassent un savoureux quatre quart parfumé à la graine de berce.

La semaine prochaine sera consacrée à l’art et les peintures naturelles à base de végétaux…